De toutes les attitudes
possibles face à la contestation populaire, l’exécutif a choisi la pire :
le mépris.
Qu’il nous suffise de regarder
ces derniers jours pour nous en rendre compte.
Dimanche d’abord avec l’annonce
du chiffre de la Préfecture de Police de Paris concernant la participation à la
manifestation monstre contre le mariage gay, tellement minoré qu’une simple
recherche de photos sur internet dément cette estimation. C’est tellement irréel,
en tel décalage avec la véritable mobilisation, que l’on ne peut pas douter que
le but recherché n’est pas la désinformation. Si c’était une simple manœuvre de
travestissement de la réalité, le pouvoir aurait donné un chiffre moins conséquent
que le nombre de manifestant, certes, mais pas aussi ridiculement bas que
personne ne peut y croire.
Non, le seul but de cette
annonce est le mépris. C’est un crachat à la gueule des Français, c’est une
façon de leur dire qu’ils ne représentent tellement rien au yeux des dirigeants
que ce n’est pas la peine de faire semblant de paraître crédible. C’est une
confirmation de ce que nous savions déjà : nous ne sommes plus que des
sous-citoyens sur notre propre sol, la preuve ultime étant qu’il faut sept d’entre
nous pour faire le chiffre un.
Lundi, le Président de la
République en remet une couche lors d’un déplacement à Paris, au cas où nous n’aurions
pas compris. Dans un même mouvement, il fait arrêter près d’une centaine de
contestataires venus lui demander des comptes, puis interdit l’usage du
français hors de cadres bien définis, et dévoile enfin le fond de sa pensée.
Passons sur le premier épisode, qui répond aux arrestations arbitraires de dimanche,
lorsque 96 personnes ont été interpellées préventivement, leur seul tord étant
d’être des militants nationaux reconnus.
Ensuite, François de nous
expliquer, sans rire, que l’on n’a pas le droit d’utiliser les termes de
résistance ni de dictature, le premier ne pouvant être employé que pour parler
de la lutte contre le nazisme, le second ne concernant que le régime hitlérien.
Car non, jamais aucun peuple n’a résisté à quoi que ce soit ni à qui que ce
soit en dehors d’une période allant de 1933 à 1945. De là à ce que cette
affirmation débile, absurde, ne donne lieu à une nouvelle loi mémorielle… J’imagine
déjà les nouveaux manuels d’histoire :
"Pourquoi ne peut-on pas dire que
Vercingétorix a résisté aux Romains ? Parce que Jules César n’était pas
nazi.
Comment doit-on qualifier la bataille de Poitier ? D’acte profondément
xénophobe de Charles Martel, car Abd al-Rahmân n’avait pas juré fidélité au führer."
Puis, François Hollande, non
content de seulement réinterpréter quelques mots de la langue Française, de lâcher :
«Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. La
Résistance, c'était par rapport au nazisme, à l'Occupation. La collaboration,
c'était des Français qui étaient avec l'occupant. Et le fascisme, le nazisme,
la dictature, c'était une époque qui heureusement est révolue. Donc nul n'a le
droit d'utiliser ces mots pour défendre des idées - si on peut appeler ça des
idées - d'aujourd'hui. »
"Si on peut appeler ça des
idées…" Pourquoi, tu as un autre nom à proposer ? (oui, au passage, et
devant tant de mépris, je n’arrive plus à vouvoyer ce triste personnage)
Car là est le fond réel de la
pensée de la caste dirigeante : Ils sont les seuls dépositaires des idées.
Eux seuls en ont. Les autres, ceux qui pensent différemment, le Pays Réel
aurait-on écrit à une époque, n’ont pas d’idée. C’est limpide et si rassurant :
"Ouf, ils n’ont pas d’idées !
Et ils ont quoi alors ?
On sait pas. De toute façon on
s’en fout, ce sont des salauds…"
Merci président.
Si lorsque nous parlons, nous n’exprimons pas des idées, si lorsque nous défilons, nous n’existons pas, alors, que nous reste-t-il ?
Une petite idée françois ?
Luc Pécharman
Serviteur de la Résistance
Européenne