vendredi 11 décembre 2009

Quelle histoire !?

L’annonce de la suppression de l’enseignement de l’histoire en terminale scientifique provoque un tollé tout à fait légitime de la part de nombre d’historiens et d’hommes (et femmes) politiques censés.
Pourtant, force nous est de constater que si un élève lambda de terminale, encore sujet aux cours d’histoire, connait sur le bout des doigts ce qu’a mangé Joseph Staline le 4 février 1945 au petit-déjeuner ou quelle température il faisait à Paris le 17 octobre 1961, il reste persuadé que Ravaillac a assassiné la poule au pot et que Charlotte Corday était une chanteuse de cabaret belge.

Evidemment, je caricature (un peu) le niveau qu’atteint dans notre pays l’enseignement de l’histoire, mais il est certain que si l’on y survole rapidement les 3000 dernières années de la planète, l’effort maximum est mis sur la deuxième guerre mondiale et la décolonisation. S’il est bien évident que la connaissance de cette période, plus proche de nous, est essentielle à la compréhension du monde actuel, les siècles précédents ont eux-aussi largement contribués à faire de nous ce que nous sommes. C’est d’autant plus juste au moment où le gouvernement nous sert le débat sur l’identité nationale, avec des trémolos dans la voix et la larme au coin de l’œil.
C’est comme ça qu’on se retrouve avec une enquête TNS Sofres réalisé pour « Notre temps » qui nous indique que seulement 46% des Français savent à quoi correspond le 11 novembre. Et les résultats sont de plus en plus déplorables au fur et à mesure que l’on remonte dans le temps.
Les plus savants savent encore à peu prés 2-3 trucs sur la révolution (parce que pour eux, c’est à ce moment là que la France est devenue la France), voire sur le siècle des lumières, mais en restent comme deux ronds de flan si vous commencez à leur expliquer, par exemple, le rôle prééminent des femmes dans la société irlandaise du 6éme siècle, et tout ça sans république !
Alors, « oui » au maintient de l’enseignement de l’histoire dans toutes les filières d’enseignement, mais surtout « oui » à l’enseignement de TOUTE l’histoire, et pas seulement de morceaux choisis pour leur compatibilité avec les idéologies à la mode.

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