jeudi 14 juin 2012

Où l’on croyait avoir atteint le fond… mais non


Le propre de notre époque moderne, c’est que lorsqu’on croit avoir tout vu, on peut encore être surpris. Notre vieille démocratie est malade, ce n’est pas nouveau, mais la tournure que prend ce second tour des élections législatives accentue encore la débilité et l’indignité de notre classe dirigeante. Classe dirigeante, et non classe politique, car il est devenu évident qu’aujourd’hui ceux qui prétendent mener la destinée de la France se recrutent autant, si ce n’est plus, dans le personnel médiatique que politique. La meilleure preuve en est le nombre de couple mixtes (politique/journaliste) que l’on compte parmi les principaux décideurs. Avant de s’attaquer au cumul des mandats, discutable mais parfaitement transparent, ils devraient s’attaquer au cumul des pouvoirs. Tenir l’exécutif ou le législatif et l’opinion dans une même main, ou dans les mains d’un même couple, me semble cent fois plus pernicieux et malhonnête que de cumuler sur la même tête les fonctions de maire et de député. Et si (vil esprit que le mien qui voit le mal partout !) ces unions, consacrées ou non, ne sont pas le fruit d’un intérêt parfaitement compris mais d’une humaine passion tout à fait naturelle, qu’au moins l’un d’eux ait la décence de se retirer du jeu public si l’autre y tient trop de place.
Nous pensions donc avoir tout vu, tout supporté, avec la calamiteuse présidence Sarkozy. L’indécence, la suffisance, les enfantillages, les caprices, etc. On savait aussi que le nouveau président ne serait pas meilleur dans sa gestion politique, mais on pensait qu’il pourrait au moins rendre un peu de dignité à la fonction qu’il occupe. Que nenni ! Sa journaliste de maîtresse n’a pas tardé à nous démontrer que le niveau n’est pas plus élevé. Mais bon, passons encore sur ce non-évènement de campagne, où le président soutient son ex-concubine, quand la nouvelle tente de l’enfoncer. Cet acte de vaudeville, tout juste digne d’un entrefilet dans Voici, eut du en toute logique n’agiter que quelques esprits frivoles. Mais c’était sans compter sur cette détestable collusion entre journalistes et politiques qui fait que nombre de ces premiers y ont vu là une bonne occasion de flinguer une consœur dont on sait toute l’inimitié qu’elle peut provoquer dans la profession. Et la presse, décidant unilatéralement d’enterrer la politique dans le morne linceul de la futilité, de trahir une nouvelle fois l’âme de sa fonction.
Comment, après moult exemples, les femmes et hommes politiques peuvent-ils encore se demander d’où vient le désamour d’une plus en plus grande partie du corps électoral ? Comment arrivent-ils, sans rire, à s’épancher sur les plateaux de leurs complices (conjoints ?) du désintérêt du peuple pour les élections ? Ont-ils compris que ce dernier ne se demande plus qu’une chose : comment les chasser ?
Une dernière réflexion sur ce formidable outil qu’est twitter. Grace à lui Salima Saa, une parfaite inconnue, candidate UMP dans une circonscription du Nord, a réussi à se faire une réputation nationale en seulement deux phrases ! Dont un tweet pour rendre hommage à la femme de Raimond Aubrac, alors que cette dernière est décédée depuis 5 ans…
Alius et idem.

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